Déclaration de la SCÉC sur la COVID-19

La pandémie mondiale de la COVID-19 a transformé la situation de l’enseignement supérieur: les cours sont désormais donnés en ligne et/ou ont été annulés, les recherches interrompues ou affectées, les budgets des universités réduits et les postes du personnel enseignant et non enseignant précarisés. La société canadienne des études classiques reconnait les difficultés que la pandémie pose aux individus, aux familles, aux institutions et aux communautés auxquelles nous appartenons tous; nous exhortons les institutions à y être sensibles et à prendre en compte le stress qui affecte les enseignants, le personnel et les étudiants dans les circonstances actuelles. La pandémie qui a causé la fermeture des campus pendant le trimestre d’hiver continue à affecter le déroulement des cours du printemps et de l’été; elle aura aussi un impact sur l’année universitaire 2020/21. Nous faisons les recommandations suivantes dans l’espoir que les institutions associeront le corps enseignant à leurs réponses face à la crise de la COVID-19 et que les associations des universités participeront, par des consultations entre partenaires, au processus de décision. La SCEC sait que de nombreuses institutions le font déjà et qu’elles travaillent de concert avec les associations des universités. Le document qui suit vise à élargir cette démarche à une échelle nationale et encourage une même approche dans les différents institutions et programmes.

Etant donné les difficultés actuelles que rencontrent les professeurs à donner leurs cours, la SCEC recommande que les évaluations que font les étudiants soient facultatives ou complètement supprimées pour l’enseignement à distance. Ce devrait, en particulier, être le cas pour le trimestre d’hiver 2020 où le passage à l’enseignement à distance s’est fait soudainement et sans avertissement. Par ailleurs nous recommandons que les institutions qui vont engager des enseignants en 2020/21 ne demandent pas que le dossier des postulants aux postes inclue les évaluations de l’hiver, du printemps et de l’été 2020. En outre, parce qu’il est très difficile de mesurer la qualité du changement dans cette méthode d’enseignement, nous recommandons que “la preuve de transition à l’enseignement en ligne” ne figure pas dans le dossier du postulant au poste. Puisque les voyages sont actuellement limités, nous voudrions que la première série d’entrevues se passe par visio ou audioconférence et que les visites sur le campus soient organisées en respectant les recommandations et les avis en matière de santé publique existant au moment de l’organisation des entrevues finales.

Nous réitérons les recommandations des American Sociological Association et American Historical Association : outre le fait que les institutions doivent faire une utilisation modérée des évaluations d’étudiants pour juger de la qualité des enseignants, elles doivent également tenir compte des présentes difficultés rencontrées dans les travaux universitaires; elles doivent aussi clairement faire part des changement éventuels dans les critères utilisés pour réengager des professeurs, pour accorder la permanence ou les promotions. Nous soutenons la proposition d’offrir aux professeurs la possibilité de repousser le renouvellement d’un contrat et de modifier le calendrier de la permanence ou des promotions; si certains professeurs ne désirent pas un tel report ou n’en tireront pas bénéfice, ce n’est certes pas le cas pour tous. La décision de repousser ou pas un contrat, de retarder la date de l’obtention de la permanence ou d’une promotion devrait donc être laissée à la discrétion de chacun. Chaque fois que c’est possible, les professeurs devraient avoir le choix de repousser un congé sabbatique, surtout qu’il nécessite un voyage de recherches.

La fermeture des campus et des bibliothèques universitaires ainsi que les interdictions de voyages internationaux a complètement bouleversé les activités de recherche et de travail universitaire; cette situation continuera vraisemblablement au-delà de la période de recherche de l’été 2020. Ceci s’ajoute aux responsabilités familiales de garde des enfants ou de soins aux ainés et complique encore davantage le travail des professeurs. Nous demandons donc instamment aux institutions de prendre en compte ces obstacles à l’activité professionnelle quand il s’agit de faire le rapport annuel d’évaluation d’un professeur, d’accorder la permanence et les demandes de promotion, l’extension ou le renouvellement d’un contrat éventuel et les décisions d’embauche.

Les enseignants sous contrat (à plein temps et temps partiel) ont été grandement affectés par la pandémie, soit que leurs heures aient été réduites, leurs cours, et donc leurs contrats, annulés, ou soit à cause de l’incertitude générale qui règne partout. Nous exhortons les institutions à surtout ne pas oublier les difficultés inhérentes à ces enseignants et à les aider autant que possible, dans leur enseignement et leurs recherches. Nous demandons instamment aux institutions de ne surtout pas oublier les difficultés inhérentes aux enseignants sous contrat et de les aider dans leur enseignement et leurs recherches. La liste non exhaustive de telles mesures pourrait inclure: permettre à l’avance un accès à l’université, à des ressources en ligne et à la bibliothèque pour les enseignant nouvellement engagés et à ceux dont le contrat est terminé; prolonger les contrats interrompus par la pandémie, les renouveler ou les prolonger chaque fois que c’est possible et compenser entièrement les enseignants dont les contrats, de l’hiver, du printemps, de l’été 2020 ou à venir ont été ou seront affectés par la pandémie.

En conclusion nous recommandons que les institutions soient globalement sensibles aux conséquences que la pandémie a sur la santé mentale et physique du corps professoral, du personnel et des étudiants. L’incertitude générale que provoque la pandémie ainsi que les recommandations de distanciation sociale affectent le bien-être mental des individus et, par voie de conséquence, leurs recherches, leur enseignement et leur apprentissage. Alors que nous avançons dans le monde nouveau d’une pandémie globale, nous demandons aux institutions de ne pas négliger le bien-être physique, mental et psychologique de toute la communauté universitaire qu’affectent leurs mesures prises face au COVID-19.

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